Je mange, tu manges, il mange…Tout le monde mange
Qui n’a jamais entendu de réflexion sur ce qu’il mange ? Que ce soit une réflexion du genre « Wow tu as vraiment un bon coup de fourchette » ou encore « Mais où va tout ça ? ». Peut-être as-tu déjà entendu également « Tu ne manges pas assez enfin ? » ou « Tu vas vraiment manger tout ça ? ».
Bref ça n’en finit pas avec toutes ces personnes qui s’immiscent dans ton assiette avant même de regarder la leur. Et franchement, c’est fatigant, chiant, lourd…Occupes-toi de toi et laisse-moi m’occuper de moi.
Tu te rappelles quand je te parlais des piliers de bien-être ? Manger est non seulement un besoin essentiel et primaire, mais c’est aussi un besoin essentiel à l’accomplissement de soi à mon sens.
Tu commences à me connaître maintenant, tu sais qu’il y’a toujours deux versants dans une histoire tout comme il y’a toujours deux faces sur une même pièce. Parlons donc de ces 2 cas car je pense que certes face à ces gourous de la food, on réagit tous à notre propre façon mais on peut se classer dans 2 catégories de manière globale. Bon, bien que je n’aime pas les étiquettes, parfois on ne peut y échapper.
Soyons clairs, j’adore les moutons ok ? Ce n’est qu’une expression. Toutefois, dans le cas présent, je parle de ces personnes qui ne sont pas à l’aise avec leurs choix de manière générale. Prenons comme exemple un déjeuner entre collègues. T’es-tu déjà restreint dans ta commande, en prenant par exemple une salade à la place de ce super cheeseburger bacon dont tu rêves depuis 11h ? Ou encore le saumon grillé alors que tu bavais déjà sur la bavette commandée par le monsieur de la table d’à côté ?
Si tu as déjà fait ou/et si tu continues de faire ça, tu fais partie des moutons. J’ai moi-même déjà fait partie des moutons et laisse-moi te le dire, c’est normal. Mais oui, penses à toute la pression sociale qu’il y’a derrière. Si tu cèdes et que tu prends ce burger de tes rêves à côté de Gourgandine qui prendra la micro salade du chef sauce à part, tu as peur d’être catalogué(e) comme le ventre sur pattes de l’équipe.
Qui as envie d’être catalogué(e) d’abord ? personne. Surtout pas par rapport au contenu de son assiette. De fait, le mouton va avoir tendance à culpabiliser, à s’auto-flageller, limite tendre vers l’hypocrisie, voire même anticiper les critiques en disant des choses du genre « Oh là là là, je ne vais jamais finir ça, je ne mange pas autant d’habitude ! ». Bref, tu vois où je veux en venir ? Je pense qu’en tant que mouton, on est conditionné par notre entourage, par la société. On ne s’attends pas à ce qu’une femme mange une pizza entière, ou un burger, ou encore 6 patates lors d’une raclette. Une femme doit nécessairement manger sur le pouce. Un homme doit nécessairement manger comme 10. Et dès lors que l’on est en société et que tu sors du « politiquement attendu », tu es catalogué(e).
On est en droit de se poser la question de savoir, mais qui définit des règles aussi sectaires et stupides ? Et pourquoi, choisit-on de s’y plier ? Parce qu’on ne veut pas être en marge ? Parce qu’on ne veut pas marquer sa différence ? En d’autres termes, pour moi, ne pas assumer ce que l’on mange, c’est quelque part, renier ce que l’on est. Attention, là je parle uniquement des cas où confronté à un avis extérieur, tu remets en cause le contenu de ton assiette.
Je te le disais plus tôt, j’ai été un mouton autrefois. Il semblerait que cela fasse partie de mon apprentissage de la vie, que veux-tu ? J’ai notamment fait partie de ceux qui, plus exactement anticipent les critiques. J’aime bien manger, je ne me cache pas, j’adore. Je fais bien la distinction bien manger ne veut pas dire beaucoup manger (ça c’est une autre histoire qui ne me concerne pas mais concerne des millions de personnes sur terre, ça peut même être une maladie).
Du coup, je me suis souvent heurté à des réflexions type « Toi, tu aimes bien manger hein ? » Et alors, combo, étant donné que je suis pulpeuse, ronde, en chair, avec des formes…bref tous ces synonymes qui signifient que je ne suis pas un top model, j’ai souvent eu du « Tu es en forme ! » ou « Tu vis bien ! » et la dernière parce que sinon on y est encore longtemps « ah, ton chéri s’occupe bien de toi dis donc ! ». Les réflexions qui coupent le plaisir de manger et qui piquent. Du coup, pendant un moment, dès que je me retrouvais en société, que je suivais le regard des autres vers mon assiette j’anticipais par un « oh là là, j’ai eu les yeux plus gros que le ventre » ou encore le fameux « j’ai sport tout à l’heure ». Comme si ça expliquait tout…Ben figures-toi que si !
J’ai une collègue qui tape l’incruste dans un de mes déjeuners un jour, en plus c’est le resto que j’avais repéré, avec cette pizza que je voulais trop goûter ! Du coup, je la commande cette pizza. On est genre une dizaine à table, et la personne s’occupe des assiettes de tout le monde sauf de la sienne. Donc déjà elle tue l’ambiance, c’est gonflant. Puis, elle en vient à moi, et elle me sort la phrase type « Olivia, tu es bien là toi hein ? » avec les gestes d’emphase et de profusion. Au lieu de répondre comme d’habitude ou comme tous les moutons, là je la regarde droit dans les yeux et je lui dis : « Tu sais, j’écoute mes envies, moi ». Une phrase simple, légère mais tellement pleine de sens.
J’ai basculé de l’autre côté automatiquement.
Au fond, tu fais partie de cette catégorie, quand tu as compris que tu n’en as rien à fiche de ce que les autres pensent de ton assiette, du plaisir que tu prends à manger et de comment tu manges.
A ce stade-là, tu ne réponds même pas à toutes les remarques. Tu ne culpabilises pas. Par ailleurs, que tu maîtrises ce que tu manges, que tu fasses une diète ou autre, c’est entièrement ton choix. Par conséquent, ce n’est pas, un choix dicté par la société ou par d’autres. Tu assumes puisque tu affirmes tes choix, tu t’affirmes toi. Tu penses peut-être que j’exagères, que la nourriture ne peut pas avoir ce type d’importance.
Mais quand tu regardes bien, ne dit-on pas une chose du genre « Dis-moi ce que tu manges et je te dirais qui tu es ? ». En fin de compte, je dirais même que ton assiette est le reflet de ton esprit et de ton état d’esprit à l’instant où tu choisis de manger. Dans sa composition, dans sa quantité, dans son apparence. En effet, quand tu manges un repas que tu as désiré, avec le plaisir et la satisfaction que cela peut t’apporter, c’est du bonheur et de la joie dans l’assiette. Ça contribue à te rendre heureux.
Si je prends un exemple récent, toujours un déjeuner entre collègues, une jeune femme de mon équipe, physiquement très mince, prends pour seul repas le midi, 6 california makis. C’est son choix, on est d’accord ? Néanmoins, il a bien fallu un moralisateur dans l’équipe pour lui faire gentiment remarquer « Que si elle ne fait pas attention, elle risque d’être anorexique, limite la peau sur les os et ce n’est pas beau », j’ai apprécié sa réponse « Attention, pour en venir à te moquer d’une maladie mentale sévère, tu risques de perdre le peu de neurones qu’il te reste et ça c’est irréversible contrairement à une maladie ».
Patachoux était bouche bée, à vrai dire, j’ai bien cru qu’il allait pleurer. Elle ne s’est pas justifiée, elle ne l’a pas mal pris, elle a répondu en pointant un fait.
Mon rapport à la nourriture s’est forgé au fur et à mesure de mon évolution. J’aime découvrir de nouveaux goûts, de nouvelles saveurs. En effet, j’ai toujours été encline à savourer et apprécier mon assiette. Il faut qu’elle sente bon, qu’elle ait l’air bon et qu’elle soit belle et colorée. Ces trois paramètres sont importants dans mon assiette. De fait, je prends énormément de plaisir en mangeant. Et demandes-moi aujourd‘hui ce que je pense des personnes qui commentent mon assiette ?
Mis à part celles qui salivent ou sont émerveillées par son contenu et son odeur ? Je vais te répondre tout simplement, je n’en pense rien du tout, car cela ne m’intéresse pas d’avoir leur avis. Elles perdent leur temps, je ne vais pas les laisser perdre le mien également. Time is money !
Je trouve d’ailleurs également beaucoup de plaisir à concocter de bons petits plats, à tester des recettes. Par ailleurs, j’adore cuisiner, c’est un de mes piliers de bien-être, ça me rend heureuse, et me procure de la sérénité.
Pourquoi s’en priver ?
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