Mes écrits

Et si je partageais une de mes nouvelles?

Je t’ai parlé d’imagination toute la semaine. Je t’ai expliqué à quel point c’était un moteur pour moi et surtout que je l’exprimais beaucoup par l’écriture. C’est pour cela que je te propose aujourd’hui, de découvrir quelques lignes de ma nouvelle « TRAHISON ». Comme toujours quand j’écris de la fiction, je lâche prise et je laisse mon imagination s’exprimer.

Le ciel en colère
Photo de Greg provenant de Pexels

Mardi 3 janvier 2006: c’est la mise en situation

– Oh mon dieu, non pas encore !

La jeune personne qui court c’est Keithya ! Elle est toujours en retard, c’est maladif ! Pour ses 21 ans, on avait prévu une grosse fête. Tout était planifié jusqu’au détail près ! Elle est arrivée avec deux heures de retard, avec cette éternelle moue contrite disant « désolée pour la mille et unième fois ». Elle est si mignonne qu’on ne peut que l’excuser très vite. Kat – c’est son petit nom – est une belle jeune femme d’origine africaine (savant mélange camerounais gréco-égyptien… incroyable mais vrai !). Née à Lyon, elle échoue à Atlanta, Géorgie avec toute sa famille à l’âge de 2 ans.

Son grand-père n’est autre que le grand Max-Albert DELANNEY, ex colonel des marines et bienfaiteur adulé de notre ville. Sa grand-mère, Claire une dame brillante, a un cœur d’or et gère d’une main de maître l’association qu’elle a fondée après la disparition de son mari.

En effet, même si Keithya est gâtée par la vie et par Dieu- 1m68 pour 65 kilos, une beauté et une intelligence de génie dont elle ne se vantera jamais- il n’en reste pas moins qu’elle a eu son compte de malheurs.

Tout d’abord ses parents, Rafael et Aldessya, ont disparus tragiquement de sa vie cinq ans auparavant. Puis il y a trois ans, c’était au tour de son grand-père de disparaître lors d’un déplacement à Cuba.

Je ne comprends pas comment elle arrive à être aussi forte et insouciante à la fois, après autant d’émotions.

Désolée… Nan…mais depuis le temps…commença t elle essoufflée par sa course.
Ça ira Kat. Te prends pas la tête, ça fait un moment qu’on se connaît, n’est-ce pas ?
Oh, Nancy ! fit-elle avec son rire cristallin.
Je sais, je sais…Ah voilà Shayne.

Shayne, belle cherokee de son état, brune aux yeux verts flirtant avec l’émeraude. Une silhouette mince et élancée, une chute de reins bien marquée et une gentillesse à toute épreuve : elle est un peu la maman de notre groupe. Elle est en général la plus sage et la plus réfléchie. Je dis « en général », par ce que les vacances de folie que l’on vient de passer à Aspen ne lui ont pas fait que du bien. Pas plus qu’à nous d’ailleurs.

Je vous épargne les détails.

Moi, je suis Nancy Lin Xiao, physiquement et moralement gâtée par le Tout puissant, en bonne japonaise espagnole que je suis. Je ne me plaindrais pas. Je dirais juste bienvenue dans notre monde.

Mardi 3 janvier 2006 : 09h00 ??

Oh mon dieu ! Je suis encore en retard ! S’écrie Keithya qui est toujours en retard.

Mais aujourd’hui était un jour spécial, car elle présentait son projet final pour obtenir une place de stagiaire dans un grand cabinet d’architecture. Elle arriva à hauteur de Nancy.

Désolée… Nan… mais depuis le temps…commença t elle.
Ça ira Kat. Te prends pas la tête, ça fait un moment qu’on se connaît n’est-ce pas ? fit la dénommée Nancy
Oh Nancy ! Fit Keithya d’un rire cristallin.
Je sais… je sais …Ah ! voilà Shayne, dit-elle en avisant une autre jeune femme.
Coucou les filles ! Fit la nouvelle venue.
Shayne tu as l’air si épuisée, ma pauvre.
Ne t’en fais pas, ça va aller ! Il me faut juste du repos.
Bon allez ! Filons pour les évaluations.
Bonne chance les filles, à tout à l’heure.
Merci, toi aussi ! Rendez-vous près de la fontaine principale à 15h.

09h30 : Salle Oméga

Ah ! Mademoiselle DELANNEY ! Vous êtes à l’heure pour une fois ! Cela mérite des félicitations !
Bonjour Monsieur White ! Merci.
Présentez-nous donc votre projet.
Bien Monsieur. Dans un premier temps, je tiens à préciser qu’il s’agit d’une cathédrale rénovée, dans le but d’être transformée en un orphelinat. Il s’agit d’une cathédrale de l’époque baroque…

* * * *

15h00 : Fontaine Principale – Fin des évaluations pour nos trois amies.

Je ne suis pas fâchée que ce soit fini ! S’exclama Shayne en s’étirant. Encore dix minutes et je me serais évanouie. Aspen m’a rompue. Je ne sais comment j’ai réussi à faire ma présentation.
C’est Aspen qui t’a rompue ou plutôt le beau black avec qui tu n’as pas arrêté de flirter qui t’as tuée ?
Ça va, ça va… tu as gagné Nancy, mais les vacances sont finies !
Je le savais.
Eh ! Les filles, apparemment les résultats vont être affichés dans moins de 10 minutes, lança Keithya en s’approchant de ses amies.
Comment le sais-tu ?
C’est Devon qui me l’a dit.
Allons voir.

Devon était l’assistant personnel des professeurs. Donc quand Devon disait quelque chose tout le monde s’arrêtait de vivre pour l’écouter : il avait une telle prestance, un tel charisme et en plus, il était joli garçon, célibataire, tout pour plaire, enfin pour me plaire…

Nancy ! Réveille-toi !

Oui… oui allons-y.
Tu rêvasses beaucoup trop ma vieille.

A cette période de l’année, c’était la course aux stages. Dans chaque domaine, les professeurs et le rectorat avaient mis en place des concours.

Cela faisait trois ans que ce système existait. Cette année il y avait cinq postes à pourvoir pour chaque section. Naturellement Kat, Shay et moi espérions avoir brillé lors de nos évaluations et être prises.

Elles se dirigèrent vers le bâtiment principal, et se frayèrent un passage jusqu’au listes de candidat.

Oh mon Dieu ! s’écrièrent-elles d’une même voix.

Elles venaient de se rendre compte qu’elles étaient choisies et que toutes les trois avaient eu le premier poste de leur section.

Vous savez ce que ça veut dire, les filles ?
Grandes carrières !
Kat, tu as eu un A* !
C’est quoi ça d’ailleurs A* ? Un A ?
Non Miss DELANNEY, ce n’est pas qu’un A, votre projet est fantastique ! Il ne méritait pas un simple A+. Donc on vous a mis un A* : la seule personne à avoir eu cette note dans l’histoire de notre faculté, c’est votre mère. Mes félicitations. Vous nous faites honneur.
Merci, beaucoup Monsieur White.

Enfin….

Alors les filles, lança Shayne, tandis qu’elles se dirigeaient vers leurs voitures, après d’aussi bonnes nouvelles que peux t-on faire de mieux ?
Du shopping ! S’écrièrent Nancy et Keithya en chœur.

Quelques heures plus tard…21 heures

Madi ? je suis là, où es-tu ?
Chérie, par ici. Ce n’est pas la peine de crier. Je t’entends parfaitement.
Désolée grand-mère.
Tu rentres bien tard mon cœur, que s’est-il passé ? j’étais à deux doigts d’appeler la police. J’ai essayé de te joindre sans succès !
Ma batterie est à plat. Je faisais les boutiques avec les filles, je n’ai pas vu le temps passer !
Alors ces évals ?
On a réussi, Madi ! On l’a fait ! toutes les trois premières ! En plus j’ai eu un A* !
Ma puce, félicitations, je suis si fière de toi ! Vous avez travaillé si dur, c’est justifié. Mais à l’avenir, trouve le moyen de me prévenir, pour que je ne me ronge pas les sangs, ok ?
Ok. Grand-mère, tu es sûre que ça va ?
Oui ma chérie, monte te débarbouiller on va passer à table !

Restée seule, pensive dans le salon à apéritif, Claire songeait.

« Rafaël, Aldessya, que ne donnerais-je pas pour que vous voyiez les jeunes femmes que sont devenues vos petits anges ! Mes enfants… »

Elle laissa échapper un sanglot.